Il est des idées qui devraient être remboursées par la sécurité sociale et les caisses de retraite. Baba Yaga en est l’illustration parfaite.

Aux confins de la diagonale du vide, voilà un endroit qui résiste, encore et toujours, à la morosité ambiante. Le vieux monde s’éloigne, le nouveau inquiète et Baba Yaga continue à faire vivre l’utopie du vivre ensemble dans un village remarquable à plusieurs titres. Chantelle allie un passé ancré dans l’histoire nationale et un présent fait d’ambition, de diversité et d’accueil ouvert au monde. Pour s’en convaincre il suffit d’entrer dans le bar un samedi soir et de constater le brassage des générations, des origines et des langues. A l’heure du chacun pour soi, du nombrilisme et du communautarisme, Baba Yaga propose à tous une autre vision du monde faite d’échanges, de convivialité et de cultures.

Venez comme vous êtes ! Le slogan publicitaire d’une multinationale de la malbouffe pourrait être ironiquement gravé au fronton de l’Hôtel de la Poste tant l’esprit du lieu s’oppose à cette idéologie de l’argent roi et promeut le partage. Ici point de coca ni de hamburger mais des produits certifiés bourbonnais issus du circuit court et le sourire des bénévoles.

Les fantômes qui, à n’en pas douter, hantent les murs de l’Hôtel de la Poste doivent se réjouir aujourd’hui.. Durant des décennies, il fut le réceptacle des petits bonheurs familiaux du pays. Le groupe Mémoire de l’Hôtel de la Poste recueille actuellement les témoignages émus des villageois qui sont heureux de voir revivre ce lieu. De nombreux chantellois ont un souvenir les rattachant à ces murs. Les pierres, si on sait les écouter, bruissent encore du brouhaha joyeux des baptêmes, mariages, banquets de toutes sortes et des promesses d’amour murmurées sous les platanes de la cour.

Alors oui, Baba Yaga est l’antidote à la solitude des personnes isolées, un accélérateur d’intégration des nouveaux arrivants, un lieu de toutes les cultures où résonnent les musiques du monde et se partagent les savoir faire lors des ateliers nombreux et variés. N’en déplaisent aux fâcheux que la diversité effraie, Baba Yaga est d’utilité publique.

Venez pousser la porte, vous en serez vite convaincu